La Grande boucle féminine internationale

Plus organisée depuis 2009, la Grande boucle féminine internationale revient en 2022 sous le nom du Tour de France Femmes avec Swift. L’occasion pour Ekoï de revenir sur l’histoire de cette course à étapes, l’une des plus grandes compétitions de cyclisme chez les femmes.

Qu’est-ce que la Grande boucle féminine internationale ?

La Grande boucle féminine internationale était une course cycliste sur route par étapes disputée en France par les meilleures coureuses du peloton mondial.

Cette compétition est née en 1992 sous l’impulsion de Pierre Boué et de l’une des femmes qui a marqué l’histoire du cyclisme féminin, la star Jeannie Longo. 17 éditions eurent lieu entre 1992 et 2009, année de son extinction. Toutes figuraient, à quelques exceptions près, au calendrier UCI.

Tout comme pour le Tour de France masculin, des maillots distinctifs étaient attribués :

• le maillot or pour la gagnante ;

• le maillot arlequin pour la meilleure grimpeuse ;

• le maillot émeraude pour la meilleure sprinteuse.

L’ex-Tour cycliste féminin, de son nom de baptême, faisait partie des trois grands tours féminins aux côtés du Tour de l’Aude cycliste féminin, aujourd’hui disparu, et du Tour d’Italie féminin (Giro Rosa).

Revenons sur la genèse de cette célèbre course à étapes dédiée aux femmes.

Les prémices de la Grande boucle féminine internationale

L’idée d’une version féminine du Tour de France remonte bien avant la naissance de la Grande boucle féminine internationale.

La toute première course fut organisée en 1955 par Jean Leulliot, journaliste à l’hebdomadaire Route et Piste, avant même la première compétition féminine de cyclisme en championnat du monde. Mais il faudra attendre 29 ans après cette tentative pour obtenir la création officielle d’une épreuve féminine par la Société du Tour de France, l’organisatrice du Tour de France pour les hommes. Les femmes courent ainsi en lever de rideau de la course messieurs. Bien que les coureuses soient cantonnées à parcourir uniquement les 60 derniers kilomètres des étapes masculines, le cyclisme féminin commence à évoluer dans l’Hexagone, et ce grâce à Félix Lévitan, à l’origine de la réhabilitation de l’épreuve.

De 1984 à 1989, ce Tour de France féminin fait naître les premières rivalités féminines. La championne française Jeannie Longo et l’Italienne Maria Canins se battent pour la victoire, finissant chaque année dès 1985 sur les deux premières places du podium. Abandonné pour des raisons économiques, le Tour féminin est métamorphosé par l’organisation en un tour de la communauté européenne et économique. Quatre ans après, le Tour de la CEE féminin s’essouffle à son tour.

La naissance du Tour cycliste féminin

C’est dans ce contexte que l’initiative de Jeannie Longo et Pierre Boué voit le jour avec le Tour cycliste féminin. Cependant, le parcours est chaotique pour les organisateurs : la Société du Tour de France ne leur rend pas la vie facile et fait valoir son monopole. En effet, cette dernière détient les droits du terme « 'tour », ce qui contraint les fondateurs à renommer la compétition « Grande boucle internationale féminine ». Le maillot jaune, également concerné, devient le maillot or.

Les tensions se poursuivent avec la Société du Tour de France, devenue Amaury Sport Organisation (ASO), et l’UCI, les difficultés financières et d’organisation s’accumulent. Les participantes pointent du doigt la mauvaise qualité des hôtels, le temps de transfert entre les étapes ou encore le non-paiement des primes de course. La Grande boucle féminine s’éteint définitivement suite à l’édition 2009, laissant seule la Route de France féminine dans le paysage des courses à étapes pour les dames.

Une nouvelle édition en 2022 : le Tour de France Femmes avec Zwift

Mais la Grande boucle internationale féminine n’a pas dit son dernier mot. En 2022, le Tour de France pour les femmes fait son grand retour !

Il remplace ainsi la Course by le Tour de France mise en place depuis 2014. Cette course d’un jour se déroulait en lever de rideau de la dernière étape du Tour de France et consistait en un circuit disputé sur les Champs-Élysées.

Un défi économique qui repose en grande partie sur le potentiel médiatique de l’épreuve. L’objectif : recréer une épreuve « qui puisse vivre 100 ans », selon les mots de Christian Prudhomme.

Le palmarès de la Grande boucle internationale féminine

Les femmes les plus titrées de la Grande boucle internationale féminine sont l’Italienne Fabiana Luperini et l’Espagnole Joane Somarriba, avec trois victoires chacune.

La cycliste britannique Emma Pooley est la tenante actuelle du titre, en date de la dernière édition de 2009.

Voici les championnes des 17 éditions :

• 1992 : Leontien van Moorsel (Pays-Bas) ;

• 1993 : Leontien van Moorsel (Pays-Bas) ;

• 1994 : Valentina Polkhanova (Russie) ;

• 1995 : Fabiana Luperini (Italie) ;

• 1996 : Fabiana Luperini (Italie) ;

• 1997 : Fabiana Luperini (Italie) ;

• 1998 : Edita Pučinskaitė (Lituanie) ;

• 1999 : Diana Žiliūtė (Lituanie) ;

• 2000 : Joane Somarriba (Espagne) ;

• 2001 : Joane Somarriba (Espagne) ;

• 2002 : Zinaida Stahurskaia (Biélorussie) ;

• 2003 : Joane Somarriba (Espagne) ;

• 2004 : édition annulée;

• 2005 : Priska Doppmann (Suisse> ;

• 2006 : Nicole Cooke (Royaume-Uni) ;

• 2007 : Nicole Cooke (Royaume-Uni) ;

• 2008 : Christiane Soeder (Autriche) ;

• 2009 : Emma Pooley (Royaume-Uni).

Vous voilà incollable sur la Grande boucle internationale féminine. À présent, que diriez-vous d’en apprendre davantage sur le Championnat du monde de cyclisme féminin ?